Un autre départ -- En toute liberté

Alors que les vacances qui s'achevent ont pu être l'occasion de diverses considérations sur la vie en général et le travail chez Oracle en particulier, Vous êtes nombreux à nous solliciter autour de la machine à café sur la problématique du volontariat.

Le principe de volontariat largement déployé dans nombre de secteurs (pharmacie, finance, informatique) est que des salariés, non directement visés par le licenciement, peuvent avoir des projets de création d’entreprise ou de changement d’entreprise, de mobilité géographique, des projets professionnels.

En leur permettant de quitter l’entreprise, ils libèreraient des emplois pour des salariés concernés par le licenciement.

S'il est prématuré d'avancer les modalités qui seront retenues en la matière par la direction à la suite des négociations et des consultations de vos représentants, il parait utile de préciser ce que la CFDT, lors de ses derniers congrès, à souhaiter mettre en avant.

L’appel au volontariat est de plus en plus mis en œuvre par les entreprises, dans le cadre du PSE ou avant celui-ci. Partant d’une bonne idée, il peut s’avérer très dangereux pour les salariés et l'inspection du travail, les organisations syndicales exigent de plus en plus qu'il soit être strictement encadré sous peine de contestations juridiques.

Les points majeurs de vigilances portent sur la réalité, la viabilité du projet professionnel et le libre choix d'exercer cette faculté de prendre un nouveau départ.

Nous ne manquerons pas d'interroger la direction sur les points suivants :

L’entreprise s’engage-t-elle à accepter toute réponse des salariés ou voudra-t-elle sélectionner les salariés pour garder ceux dont elle a besoin, plutôt que de voir les opportunités de reclassement derrière ?

L’entreprise s’engage-t-elle à accepter toute réponse des salariés ou vérifiera-t-elle que le projet des salariés est sérieux ? Résistera-t-elle à la tentation de se dé-barrasser au passage des éléments moins intéressants pour elle ? En effet, les salariés ont parfois des projets de création d’entreprise qui ne sont pas viables. Si personne n’examine la viabilité du projet avant le départ, il sera trop tard, sauf si un droit au retour dans l'entreprise est négocié en amont.

Les salariés ne risquent-ils pas de subir des pressions, plus ou moins directes de la part de la hiérarchie mais aussi des collègues de travail, pour « sortir et laisser la place à un autre » ? Des conflits générationnels ne sont pas exclus dans de telles périodes. La culpabilité force des décisions. Les représentations sociales tradition-nelles peuvent prendre le dessus, les plus âgés se sentant un devoir de laisser la place aux plus jeunes, et les femmes de retourner à leurs foyers. Seul un travail de proximité avec les salariés et de vigilance auprès de la direction permet aux équipes d’empêcher ce genre de mécanismes. Mais un engagement de la di-rection, une annonce explicite sur le sujet peut contribuer à couper l’herbe sous le pied à ce genre de pressions.

Que devient un salarié dont la proposition de départ a été acceptée mais qui n’a finalement pas trouvé de travail, dont le projet a échoué avant qu’il ne quitte l’entreprise ? Quelle sera son évolution dans l’entreprise ? La considération de son investissement par la hiérarchie ? En d’autres termes, si le risque est important, faut-il refuser les mesures de départ volontaire ou mettre des procédures en place garantissant une forme de confidentialité des démarches ? Elles dépendent alors de l’entreprise, de chaque cas de figure.

Indépendamment des choix qui seront opérés par la direction d'Oracle et de l'écoute qu'elle saura faire à nos propositions, nous recommandons que les personnes interessées prennent tout le temps nécessaire à une solide construction et argumentation de leur projet, pour qu'il soit vraiment porteur d'avenir.

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