Discutons en Jeudi !
« Le secteur s’impose comme l’un des plus stratégiques pour l’économie et la performance des entreprises. » (Communiqué de presse Syntec). Pourtant 20 ans d’individualisation des salaires dans le secteur et des acquisitions successives chez Oracle (Peoplesoft, Siebel, Hypérion…) ont conduit, pour les 800 000 salariés et les 1 500 Oracliens relevant de la Convention Syntec à une profonde destructuration de la politique salariale. Depuis le début de 2008, dans de nombreuses entreprises relevant de la branche Syntec, les conflits salariaux se multiplient. Dans le même temps, les négociations sur les salaires minimaux de la branche patinent. Par ailleurs, la position des directions refusant toute mesure collective conduit à des absurdités : les nouveaux arrivés de 2007- 2008 ont un salaire beaucoup plus élevé que les salariés expérimentés recrutés auparavant. Pour un travail égal conduisant à un même positionnement dans le référentiel métier de l’entreprise, on voit couramment des écarts de salaire de 1 à 2, voire plus pour les différentes catégories IC1-IC4. Nous savons en outre que les augmentations ne sont pas toujours liées à la contribution réelle aux résultats. On constate par exemple chez Oracle que dans une filière “non local”, les augmentations sont 2 fois plus importantes que pour les services rattachés à la France. Doit-on comprendre que le management européen sache mieux apprécier la valeur des collaborateurs ?
Une inflation qui mange les augmentations discrétionnaires !
Avec une inflation à 3,6%, un salarié augmenté de 3% en moyenne en 2007 et qui n’a rien eu l(es) année(s) précédente(s) n’est pas du tout récompensé ! En mélangeant récompense individuelle et maintien du pouvoir d’achat, les effets des augmentations au mérite sont minorés ! Dans le même temps, essence, lait, pâtes et steack haché ont pris plus de 40%…
Construire des règles collectives !
Pour les syndicats, reconstruire une politique salariale passe par :
· La construction d’une grille de minimas de branche et d’une grille de rémunération Oracle, transparente, cohérente et respectée
· Un modèle d’appréciation transparent des Appraisals, des augmentations et des bonus
· Des mesures collectives :
o Pour les salariés les plus proches des minimas de branche
o Pour les salariés abonnés aux années sans augmentation
o Pour les salariés de retour de maladie, maternité, formation
Quand les autres « avantages » disparaissent
- La prime de vacances : malgré le jugement rendu, les 4 ME provisionnés chez Oracle pour son versement sont toujours dans les caisses.
- Les temps de déplacements : toujours aucune réponse à ce jour sur ce sujet de négociation remis sur la table chez Oracle en Janvier 2008.
- Bonus : jamais vus au Consulting, ultra-discrétionnaires dans les autres divisions, tandis que 7 % des salariés sont encore au « Bonus-garanti-stop-augmentation »…
- Les RTT attaquée de tous côtés : « travailler plus » devient désormais la règle pour améliorer sa rémunération (astreintes, heures supplémentaires…).
Une Journée d’Action le 12 juin 2008
Pour marquer leur volonté de soutenir les négociations en cours dans la branche Syntec, les mouvements sur ce thème chez Capgemini, Atos Origin Intégration, EDS, Tibco, Business Objects… les organisations syndicales organisent une journée d’action pour protester sur les salaires et le déroulement des carrières. C’est actuellement chez Oracle la période de négociation annuelle obligatoire (NAO) au cours desquelles nous espérons comme chaque année depuis 3 ans faire évoluer la situation.
A suivre…
7 commentaires:
Dur Dur des années de non augmentation a cause de cette foutue garantie !!!
Ce bonus garanti est la plaie !
Discuter salaire ??? - Quelle gajure chez Oracle. Le SEUL moment ou on en parle c'est a l'embauche.
Apres l'appraisal n'a plus rien a voir avec les augmentations.
Rattraper le coup de la vie ? Cela va demander un sacré tour de force chez Oracle. De plus, je vois dans la presse que les économistes se felicitent de la rigueur des entreprises dans la gestion des salaires pour ne pas ceder à la tentation. Dans tous les cas, c'est toujours les mêmes qui jouent les amortisseurs à la baisse.
Et depuis que nous faisons des acquisitions de boites et de salariés plus correctement payés, grace aux économies sur les Oracliens de souche, quel espoir aurions nous d'une amélioration ? La masse salariale augmente naturellement, mais les salaires individuels sont ramenés vers le bas.
Et pour les employés des sociétés acquises par Oracle la seule perspective est l’alignement sur les salaires des Oracle de souche (cad vers le bas) alors vous pouvez planifier 5 à 10 années sans augmentation.
Réviser sérieusement votre train de vie (l’inflation n’est hélas pas à 0 % comme semble le penser Oracle) ou bien allez voir ailleurs si l’herbe est plus verte.
Des perspectives hyper motivantes !!!
C’est le modèle de la grande distribution.
A force de concentration les consommateurs (les clients) n’ont pas plus le choix que les producteurs (les salariées) et ceci pour le plus grand profit de la machine à générer de la marge qu’est Oracle.
Je trouve particulièrement eclairant le modèle de la grande distribution. Effectivement, le niveau de qualité support n'a cessé de baisser avec des prix qui montent et en plus l'incitation a prendre du support personnalisé pour compenser le manque de service.
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